Sauvé par le gong ! Le 30 avril, en fin d'après-midi, le Medef a annoncé sur le fil «la création» du «comité des sages». Mais à part le nom de son président, Claude Bébéar, le fondateur retraité d'Axa, on reste sur sa faim. L'ultimatum posé à l'instance patronale par le gouvernement expirait en effet à la fin du mois : mettre en place «d'ici fin avril», un comité chargé de «veiller à ce que les dirigeants mandataires sociaux mettant en œuvre un plan social de grande ampleur ou recourant massivement au chômage partiel reconsidèrent l'ensemble de leur rémunération». Les apparences sont sauves : le comité a au moins un patron. Pour le reste, c'est service minimum.
«Incontestables». L'exercice s'avère pour le Medef encore plus difficile qu'annoncé. Première difficulté, sa composition. La lettre signée par Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, et Brice Hortefeux, son homologue du Travail, cadrait très précisément l'exercice : le comité devra être composé «de personnalités reconnues et incontestables». Mais, visiblement, mettre d'accord les différentes composantes du Medef, du gotha du CAC 40 aux entrepreneurs plus remuants du CJD (Centre des jeunes dirigeants), sans parler des mouvances progressistes comme le mouvement Ethic de Sophie de Menthon, n'est pas une mince affaire. Il y a dix jours, Laurence Parisot, la patronne du Medef, avançait que ledit comité se limiterait à 5 membres. Pour l'heure, le Medef n'a trouvé d'accord que sur le nom de s