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TÉMOIGNAGES

Ces marathoniens des dettes sans fin

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Etranglés par de multiples emprunts, des débiteurs s’en prennent aux organismes de financement.
publié le 4 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mai 2009 à 6h51)

Les surendettés se cachent. De peur d’être stigmatisés. Conscients de leur part de responsabilité, mais aussi victimes de l’engrenage des crédits revolvings. Témoignages (1).

Fabienne, 47 ans, agent d’entretien (Istres): «J’ai deux crédits revolving presque finis, il m’en reste 10»

Elle se bat pour garder sa maison. Il reste 65 000 euros à rembourser. Quarante-sept ans, Fabienne s'est séparée en 2006. Mais a continué d'accumuler les crédits revolvings. «J'en ai deux presque finis, il m'en reste 10…» Il y a quelques mois, elle a saisi la Banque de France. «Ils veulent que je vende ma maison !» Agent d'entretien, elle prend son service à 4 h 30 le matin, enchaîne avec un second job : la distribution d'imprimés dans les boîtes aux lettres. Et re-ménage en soirée. Ses créanciers sont sur son dos. L'autre jour, «Mediatis s'est fait passer pour un assureur pour m'avoir au bout du fil et me menacer.» Elle dénonce : «J'avais démarré avec 3 000 euros, et ils m'ont augmenté mon plafond sans me faire signer.» Résultat : 26 000 euros à rembourser pour ce seul crédit ! Sans compter, une dette auprès de «Banque Casino». Elle s'indigne : «Un comble. On m'a dit que c'est la même maison !»

Fatima, 43 ans, femme de service (Nice): «J’en suis à 2 000 euros par mois de remboursement»

C'était le 29 avril, au guichet surendettement de la Banque de France, à Nice. «On était six à faire la queue», raconte F