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EDF rogne, la Pologne grogne

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Licenciements. Bénéficiaire, l’électricien restructure : 400 emplois seraient supprimés.
par Grégoire Biseau et Maja CZARNECKA, (à Varsovie)
publié le 6 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 mai 2009 à 6h51)

Imaginons le cas d'école suivant. Une entreprise étrangère, appelons là Energy.Inc, installée en France depuis dix ans, qui emploie 4 000 personnes, et empoche de très confortables bénéfices, annonce un plan de suppression d'emplois d'environ 400 personnes. Précisons que ce plan de restructuration n'a rien à voir avec la crise actuelle. Manifestation des salariés concernés. Puis indignation d'une partie de la classe politique française, voire du gouvernement, sur le mode : «Les entreprises qui gagnent de l'argent ont, surtout en période de crise, une responsabilité sociale vis-à-vis de leurs salariés.»

Il se trouve que ce cas n’est pas un cas d’école. Il existe. En Pologne, précisément. Et il implique l’une des entreprises préférées des Français, qui plus est encore largement contrôlée par l’Etat : EDF. Présent en Pologne depuis dix ans, l’électricien français, qui y emploie 4 000 personnes, s’apprête donc à lancer un vaste plan de restructuration. Qui devrait concerner environ 1 400 personnes, se solder par 400 suppressions d’emplois jusqu’en 2012 et obliger 150 salariés à déménager. Après des mois de négociations, les syndicats ont fini par claquer la porte. Et appellent aujourd’hui l’ensemble des salariés des sept filiales d’EDF en Pologne à venir manifester devant l’ambassade de France à Varsovie.

Placement. «On traite la Pologne comme une colonie, accuse Stanislaw Chmielewski, du syndicat Solidarnosc de la centrale de Cracovie. Alors