C’est à se demander s’il y a bien eu une crise financière, et si la récession économique n’est pas un mirage. Hier, BNP Paribas a publié des comptes trimestriels étonnants. Elle affiche un bénéfice net de 1,5 milliard d’euros. Certes en baisse de 21 % par rapport à la même période l’année dernière, mais il s’agit d’un retournement de tendance exceptionnel. Fin 2008, BNP Paribas s’était pris un bouillon de 1,3 milliard d’euros en raison de «la dislocation des marchés financiers». A ce rythme, la banque pourrait gagner 6 milliards d’euros sur l’année 2009.
Maîtrise.Hier, lors de la présentation des résultats, rue d'Antin, à Paris, Baudoin Prot, le directeur général, a tenté d'expliquer une aussi bonne performance. Il a d'abord évoqué une présence géographique adaptée : «Nous sommes implantés en banque de détail dans deux pays qui résistent le mieux à la crise : la France et l'Italie.» En France, la banque a gagné 65 000 nouveaux clients et a vu ses dépôts et ses crédits augmenter (de respectivement 7 et 8 %).
Deuxième raison avancée, une bonne maîtrise des coûts. Des plans d’économie ont été lancés où cela va moins bien, comme aux Etats-Unis où la filiale BancWest est dans le rouge, ou en Ukraine, dans lequel des dizaines d’agences ont été fermées en quelques mois.
Mais la principale cause de cette santé insolente vient d'un département au sein de l'activité de banque de financement et d'investissement : le «fixed income». A savoir les produits de taux d