Menu
Libération

Bruxelles et Washington enterrent la vache de guerre

Article réservé aux abonnés
Commerce. Epilogue du conflit autour du bœuf aux hormones et du roquefort.
publié le 9 mai 2009 à 16h29
(mis à jour le 9 mai 2009 à 16h29)

Comme un bon gueuleton, chandelles incluses, après vingt ans de baston commerciale, de rétorsions financières, de débats scientifiques. Entamé en 1988, le soap opera«Tu ne veux pas de mon bœuf aux hormones américain, regarde le prix de ton Roquefort s'envoler» trouve un épilogue. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont finalement jeté les bases d'un compromis (1). Les Européens s'engagent à importer, progressivement, jusqu'à quatre fois plus de beef sans hormones (40 000 tonnes dans trois ans, contre 11 500 aujourd'hui). Les Américains, eux, continueront à ingurgiter du bœuf dont la croissance a été activée à coups de pilules. Et vont mettre fin d'ici 2013, à leurs sanctions «Carrousel». Un joli manège diplomatico-commercial, voté en mai 2000 par le Congrès américain, dont le but est de renouveler tous les six mois une liste de produits sanctionnés. Histoire de faire pression sur tous les Etats européens… sauf, évidemment, le Royaume-Uni, qui aime le bœuf relevé de quelques hormones.

Cow-boy. Dans un dernier élan de cow-boy destiné à défendre les big fermes à viande, George W. Bush avait prévu de doper ses sanctions annuelles de 38 millions de dollars (28 millions d'euros) à 116,8 millions. Multiplier par trois les droits de douanes d'importations de produits made in Europe. Visés : Roquefort, confiture de framboise, chocolat, foies de volaille, jambon de Bayonne, chewing-gum, poires et pêches en boîte. Retirés de la liste