Charles Geisst, professeur de finance au Manhattan College et auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de Wall Street, met en garde contre tout optimisme prématuré après la publication des résultats des tests de résistance sur les banques américaines. Celles-ci sont encore «en convalescence», dit-il.
Etes-vous soulagé par les résultats de ces tests ?
Non. Ces tests n’étaient qu’un exercice visant à convaincre le public que la situation économique s’améliore. Or, nous savons que même parmi les responsables chargés de faire passer ces tests, il y avait des divergences sur les critères à retenir et les actifs à inclure. Leur scénario du pire, qui consiste à dire que la situation va s’aggraver légèrement, est sans doute raisonnable. Mais certaines banques sont, à mon avis, dans une situation plus grave, en particulier celles, comme GMAC ou Wells Fargo, qui n’ont pas un portefeuille très diversifié.
Les banques pointées du doigt seront-elles en mesure de lever ces fonds par elles-mêmes, sans nouvelle aide de l’Etat ?
Certaines y parviendront comme Morgan Stanley. Pour d’autres, la tâche sera plus difficile, notamment pour Citigroup, Bank of America, Wells Fargo ou GMAC. Nous sommes dans un marché qui n’intéresse pour le moment que les spéculateurs, et je ne suis pas certain que ceux-ci soient prêts à prendre un tel risque avec certaines banques en ce moment.
Les banques les plus solides veulent rembourser au plus vite le prêt de l’Etat reçu l’automne dernier. Est-ce vraiment souhaitable ?
Non. Elles devraient garder ces fonds pour l’instant. La réalité est que tous ces établissements sont encore à l’hôpital, certains en soins intensifs certes, mais les autres ne sont pas pour autant prêts à sortir. Les banques qui veulent rembourser leurs prêts veulent avant tout échap