Pas un jour ne passe sans que l’on évoque les politiques «non conventionnelles» déployées par les banques centrales pour nous sortir de la crise. Essayons d’y voir un peu plus clair. Que font les banques centrales par temps calme ? Elles se contentent de s’assurer que la masse monétaire croît au même rythme que l’activité économique, de façon à garantir une inflation faible - de l’ordre de 1 % ou 2 % par an. Elles prêtent également de l’argent aux banques sur des durées très courtes - souvent à peine plus de quelques jours. Ces prêts permettent de garantir la solvabilité de l’ensemble du système financier. Les énormes flux de dépôts et de retraits effectués quotidiennement par les ménages et les entreprises ne s’équilibrent en effet jamais parfaitement au jour près pour chaque banque particulière. Ce rôle est traditionnellement plus important en Europe, compte tenu de l’importance prise par les banques dans le financement de l’économie qui, aux Etats-Unis, repose davantage sur les marchés financiers. Qu’ont fait les banques centrales depuis un an ? En gros, elles ont doublé leur taille - un peu plus aux Etats-Unis, et un peu moins en Europe. Jusqu’au début du mois de septembre, les actifs totaux de la Federal Reserve représentaient environ 900 milliards de dollars, soit l’équivalent de 6 % du produit intérieur brut (PIB) annuel des Etats-Unis. A la fin du mois de décembre, ils étaient subitement passés à près de 2 300 milliards de dollars, soit 16 points de PIB. On constate
Banques centrales à l’œuvre
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par Thomas Piketty
publié le 12 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 mai 2009 à 6h51)
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