Après les révélations de Libération sur sa filiale Sgam AI, la Société générale a reconnu que la mauvaise gestion de ce département lui a coûté très cher. Mais plus que le montant des pertes, c’est la réputation de la banque en matière de contrôle des risques, déjà entachée par l’affaire Kerviel, qui s’en trouve affectée. Et cela ne va pas s’arranger avec le témoignage de cette ancienne de Sgam AI, licenciée en 2003, que nous publions.
«Je suis une ancienne salariée de la filiale de gestion d'actifs de la Société générale, Sgam. Il y a quelques années, j'ai travaillé comme risk manager (contrôleur des risques) au sein du département Sgam AI, qui a fait parler de lui à cause de ses milliards d'euros de perte. Une telle perte était écrite. Sgam AI était dirigé pour faire du profit à court terme, sans tenir compte des risques et en ignorant les procédures. Il n'y a pas que dans l'affaire Kerviel que les contrôles n'ont pas fonctionné. Je suis un exemple vivant de ce que, à la Société générale, la non application du contrôle était la règle et non l'exception.
«Je veux témoigner de ce qui m’est arrivé car le grand public doit savoir que ces pratiques ne sont pas celles de toute la profession. J’ai ensuite travaillé pour BNP Paribas, et j’ai pu constater que, dans cette banque, le mot contrôle avait un sens. En revanche, je souhaite rester anonyme car je continue à travailler dans la gestion, un petit monde où il est très mal vu de parler à des jou