C’était fin mars et il revenait tout juste de vacances. Comme la plupart des cadres de Hertz, un des leaders de la location de voiture, il a reçu la fameuse lettre. En substance, sa direction l’encourage à faire un don à l’entreprise… en reversant 5 % de son salaire.
«On nous avait expliqué qu'en raison de la crise, de la mauvaise santé de General Motors et de la baisse du volume d'activité, tout le monde allait devoir mettre la main à la poche», explique le cadre, qui ne veut pas donner son nom («C'est déjà une preuve de courage de vous appeler…»). Datée du 18 mars, la lettre parle d'un «effort de solidarité par tous les managers, afin de préserver au maximum les emplois […] en attendant une reprise». Puis elle précise : «Cet effort se traduit par une réduction en % et fonction du statut, sur le salaire brut de base mensuel, pour une période de trois mois […] et sur base du volontariat.» Pour Bernard Duigou, le directeur des ressources humaines de Hertz (qui refuse de dire de combien son salaire a été amputé), «cette affaire n'a rien de dramatique». «Jusqu'à aujourd'hui, nous avons réussi à ne licencier personne en agence [mais les départs ne sont pas tous remplacés, ndlr]. On est quand même à -25 % de chiffre d'affaires à Roissy, -20 % à Orly, -25 % à Nice…»
«Case». Les cadres doivent renvoyer la lettre après avoir coché leur «statut» : directeur (la «déduction» est alors de 7,50 % du sa