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Libération

Fonderie de l’Authion, tout ça pour ça

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publié le 15 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 mai 2009 à 6h51)

Ils n'ont pas séquestré leur patron mais ils sont tout de même allés loin en menaçant de faire exploser un stock de 13 000 pièces destinées à leurs clients, des constructeurs automobiles. Pour cela, 18 bouteilles de gaz avaient été disposées autour de la marchandise. Mais les salariés de la Fonderie de l'Authion, aux Ponts-de-Cé, près d'Angers, n'ont pas mis leur menace à exécution. Et ils n'ont rien arraché à leur employeur non plus. «Si c'était à refaire, je serais prêt à tout faire péter», lâche Patrick Choletais, ex-délégué CGT du site. Car aujourd'hui la Fonderie n'est plus, elle a été liquidée.

Lorsque, au mois de septembre, la direction de la fonderie annonce un plan de 18 licenciements sur 87 postes existants, les salariés se mettent en grève pendant près de quinze jours pour s'opposer aux licenciements : «On voulait plutôt du chômage partiel», se souvient Patrick Choletais. La direction fait la politique de la chaise vide, refuse les médiations proposées par les autorités locales. Et, au bout d'une semaine, fait fermer le site. C'est à ce moment-là que les salariés menacent de faire exploser le stock. «Il fallait qu'on se fasse entendre», explique Patrick Choletais. «Au fil du temps on a dit : "Il va falloir qu'ils mettent la main au portefeuille." Et après : "Combien vous versez pour qu'on parte ?"» La Fonderie appartient au groupe Helveticast, lui-même filiale du groupe financier suisse Vista Capital. «A la fin on demandait 1