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Libération
EDITORIAL

Jungle

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publié le 15 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 mai 2009 à 6h51)

Signe des temps : même les plans sociaux sont inégaux. Une fois de plus, les salariés sont la variable d’ajustement. Mais avec les règles du droit social français, ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Au drame que constitue tout licenciement, s’ajoutent d’énormes différences de traitement. Le secteur est le premier déterminant de ces inégalités. A l’extrémité de l’échelle, la banque choie ses salariés prêts à partir avec un pactole. A l’autre bout, des salariés d’un sous-traitant automobile n’ont eu d’autre choix que d’être licenciés avec des indemnités payées par un système d’assurance…

Des accords paritaires ont déjà essayé d’harmoniser les conditions de départ des salariés, instaurant une peine plancher.

Mais ce système est insuffisant et laisse encore trop de salariés, notamment les plus fragiles, dans les plus petites entreprises, sans défense si les patrons choisissent la manière forte et n’offrent que le minimum. Seule la loi pourrait se substituer à cette jungle.

En ces temps de crise dure, les syndicats, bon gré mal gré, se sont résignés à se battre pour obtenir de meilleures conditions de départ pour les licenciés, mais on comprend qu’ils soient réticents à se mesurer sur ce terrain. Il existe pourtant des formules complémentaires qui passent par un accompagnement du salarié licencié pour passer d’un emploi à un autre, pendant sa formation ou lors de ses recherches. C’est le prix à payer pour aider à la mobilité. Ce n’est pas simple mais c’est une simple qu