Le Crédit lyonnais a un successeur dans la série des gouffres sans fond : il s’appelle Natixis. Malgré plusieurs plans d’aide, la banque de financement et d’investissement, filiale des Banques populaires et des Caisses d’épargne, continue à crouler sous les pertes. L’établissement a publié mercredi soir un résultat négatif trimestriel de 1,8 milliard d’euros (qui fait suite à une perte de 2,8 milliards en 2008). Et son nouveau patron, François Pérol, a annoncé dans la foulée un nouvel appel de fonds de 3,5 milliards.
Actifs toxiques. La mauvaise performance ne vient pas de l'activité opérationnelle de l'établissement (qui s'est plutôt bien tenue les trois premiers mois de l'année, avec un résultat de 215 millions d'euros), mais du portefeuille d'actifs toxiques que la banque a cantonné dans une structure à part. Cette ligne spécifique, baptisée «gestion active des portefeuilles cantonnés» (GAPC), contient 33 milliards d'euros de tout ce que la finance rejette aujourd'hui : des produits financiers aux acronymes abscons comme des CDO d'ABS (des obligations adossées à prêts), des RMBS (des prêts titrisés) ou des CDS (des dérivés de crédit)… Elle devrait pourrir les comptes du groupe encore un bout de temps. Ce qu'a reconnu François Pérol. Dans un entretien aux Echos, le patron de Natixis a indiqué qu'«il est encore trop tôt pour dire si les dépréciations sont terminées». Ajoutant : «Cela dépendra essentiellement de la poursuite ou non de la