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EDITORIAL

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publié le 16 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 mai 2009 à 6h51)

La France traverse la plus grande récession de son histoire récente, mais il ne faut pas s'affoler. Tel est le message que Christine Lagarde et François Fillon ont martelé hier toute la journée. A l'unisson, ils ont peu ou prou utilisé les mêmes mots pour exprimer la même idée : le contexte est difficile, mais notre pays résiste mieux que tout le monde et peut donc voir venir. On ne doit évidemment pas se satisfaire de cet optimisme forcé. Il y a encore peu, la ministre de l'Economie assurait sans hésiter que la France ne connaîtrait pas la récession… Depuis, la réalité de la crise a démenti chacune des prévisions de Bercy, jusqu'à ce - 3 % de croissance pour 2009. Certes, notre PIB recule moins que celui de certains de nos voisins. Le modèle social français - par ailleurs tellement décrié par Nicolas Sarkozy - a sans aucun doute servi d'amortisseur. Mais s'en tenir à ce simple constat serait irresponsable. Le gouvernement doit réévaluer son plan de relance à l'aune de ces nouveaux indicateurs. Contrairement à ce qu'il assène, l'accroissement probable et significatif du chômage dans les mois à venir - et donc la baisse des revenus des ménages - pourrait ainsi le contraindre à une relance de la consommation afin de garantir la légère progression du premier trimestre. De même, la chute de l'investissement démontre a fortiori que l'équipe en place n'a pas fourni un effort suffisant dans ce domaine. Dans un contexte social tendu, Sarkozy aurait tout intérêt à montrer