Les pneus ont arrêté de brûler, la direction de Faurecia s'est remise à communiquer et les ouvriers ont repris le chemin de leur atelier ce matin. Cela faisait trois semaines que l'usine d'Auchel (Pas-de-Calais) de l'équipementier automobile était à l'arrêt. Que des dizaines de vigiles sécurisaient le bâtiment. Que les salariés en grève se relayaient, mais de l'autre côté des grilles. Marc venait «comme s['il] prenai[t] [s]on poste», à 5 heures et repartait à 13 heures. L'équipe de l'après-midi le remplaçait alors, lui et ses collègues, au piquet de grève. Et ainsi de suite, en permanence.
«Acceptable». La direction a fini par plier en rendant le plan social, dévoilé début mars, un peu plus «acceptable». Les salariés réclamaient 50 000 euros de prime de départ, en plus des indemnités prévues par la loi. «Même si je retrouve du travail, je vais recommencer à zéro, avec un salaire de base», justifiait Marc, 41 ans dont vingt de boîte. Les salariés ont eu gain de cause. A chaque négociation, le groupe lâchait quelques milliers d'euros de plus, avertissant qu'il n'irait pas plus loin, avant de se contredire. Les grévistes (majoritaires à environ 300 sur 508 salariés) n'ont rien lâché, disposant comme arme de persuasion d'une production à l'arrêt. Ils ont même obtenu le maintien d'une partie du site, que Faurecia prévoyait de fermer, avec 90 emplois sauvés à la clé. «C'est rare qu'une fermeture d'usine ne soit pas validée, et c'est une victoi