La France plongée dans le noir ? C'est la dernière menace, à peine voilée, agitée par certains responsables syndicaux des industries électriques et gazières, en conflit depuis huit semaines, et dont les troupes militantes frisent la crise de nerfs. «En touchant à des lignes de 400 000 volts, vous déséquilibrez le réseau, et alors c'est rideau sur la France, voire une partie de l'Europe», confie Jean-Paul Nembi, secrétaire fédéral à FO énergie. A défaut d'en arriver à cette extrémité, le pays devrait connaître aujourd'hui une nouvelle journée d'action nationale, ponctuée de manifestations et d'actions diverses, dont «des coupures ciblées sur les Medef territoriaux et les préfectures», explique à Libération Marie-Claire Cailletaud, responsable à la fédération CGT énergie.
«Socle social». Après deux mois d'agitation sociale - pour une augmentation de salaires de 5 %, une prime de 1 500 euros, et l'arrêt des externalisations de certaines activités (dont les astreintes au sein d'ERDF GRDF) -, les négociations sont au point mort. Un accord a été signé chez RTE (Réseau de transport d'électricité) et les directions d'EDF SA (chargé de la production), d'ERDF et GRDF (distribution) et de GDF Suez, ont donné aux organisations syndicales jusqu'à mercredi pour accepter leurs propositions. Mais même signés par certains syndicats, rien n'indique que ces accords d'entreprises mettront fin au malaise. «Il n'y aura pas de sortie de conflit sans r