La police a perquisitionné mardi les sièges de Natixis et de ses maisons-mères, la Banque populaire et le groupe Caisse d'épargne. Les enquêteurs de la Brigade financière se trouvaient toujours sur les lieux à la mi-journée, selon une source proche du dossier. Ils agissent dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris ouverte début mars à la suite d'une plainte déposée le 24 février par 91 petits actionnaires emmenés par l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam), selon une source judiciaire.
Ces petits actionnaires dénoncent une «diffusion d'informations trompeuses», une «présentation de comptes inexacts» et une«répartition de dividendes fictifs et la présentation de faux bilans» à l'occasion de l'entrée en bourse de Natixis. Depuis novembre 2006, le cours de la filiale a dégringolé. Introduit au cours de 19,55 euros, l'action ne valait lundi à la clôture de la Bourse de Paris que 1,42 euro.
Placement de «père de famille»
«La plupart des actionnaires se plaignent des conditions dans lesquelles ils ont été démarchés, ils estiment avoir été mal informés voire désinformés», avait affirmé la présidente de l'Adam lors du dépôt de plainte. Présenté comme un placement de «père de famille», le titre Natixis avait été proposé par les conseillers bancaires de la Banque populaire et de la Caisse d'épargne de façon insistante, selon Alain Géniteau, l'avocat de l'Adam. Natixis a été l'établissement français le plus touché par la crise