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Denis Ranque, AG menu à Thales

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Défense. Le patron du groupe a été écarté par les actionnaires, Dassault et l’Etat.
publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

Il est assis au premier rang. On ne l’entendra pas de toute l’assemblée générale des actionnaires de Thales et pourtant c’est lui, désormais, l’homme fort. Charles Edelstenne, le patron de Dassault Aviation, est venu assister à la mise à mort de Denis Ranque qui présidait Thales depuis onze ans. Cette mise à mort, Edelstenne l’a personnellement voulue depuis ce jour de décembre où Dassault a repris la part d’Alcatel dans Thales. Et l’Etat, autre actionnaire du groupe d’électronique, a laissé faire.

A la tribune, face à Edelstenne, qu'il peut enfin regarder de haut, le président déchu annonce d'emblée la couleur. «C'est la douzième fois que je préside l'assemblée générale des actionnaires de Thales…et la dernière.» Frémissements dans la salle. Costume noir, chemise blanche, cravate grise, chevelure poivre et sel, épaules carrées, Ranque a le visage tendu, mais hâlé. Sûr de lui.

«Aimer». Son bilan, qu'il va laisser dérouler une heure durant, et qui sera applaudi vigoureusement par la salle, est irréprochable. En pleine crise économique, Thales affiche un chiffre d'affaires en hausse de 8 % en 2008, à 12,6 milliards d'euros, doublé par rapport à la décennie précédente, et des commandes records.

«Je redis à nos clients : "Ayez confiance dans Thales, c'est la même maison qui continue !"» clame Ranque du haut de la tribune. Et, penché vers Edelstenne : «A notre nouvel actionnaire, Dassault, dont j'ai soutenu l'arrivée dans notre capital, et avec