Le monde économique n'est pas nécessairement le Far West. «Il y a des lois en France, et c'est très bien», se réjouit le secrétaire CGT du comité d'entreprise de Molex, Denis Parise, brandissant les douze pages de motivations du tribunal de grande instance (TGI) de Toulouse qui a statué en référé. Des grèves depuis novembre 2008, une séquestration du patron du site de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) : rien n'avait ému le groupe américain Molex. Evoquant la «crise internationale de l'automobile», l'industriel de Lincoln (Nebraska) avait programmé le chômage pour ses 283 salariés de la SARL Molex Automotive. Ce site de connectique était bénéficiaire, et alors ? La décision de fermer est «irrévocable»,«dictée par les contraintes du marché», précisait-il encore.
Sur toute la ligne. Las ! La justice vient d'ordonner à sa filiale de «suspendre la mise en œuvre du projet de restructuration et des licenciements économiques qui en résulteraient». Du moins «tant que le comité d'entreprise n'aura pas été régulièrement informé et consulté». Le tribunal retient en effet que Molex a triché sur toute la ligne. Ainsi, il relève que quand l'industriel se désolait en novembre d'avoir à fermer brutalement son site, il provisionnait en réalité les coûts de fermeture depuis l'été. Mieux, l'entreprise anticipe sur les grèves probables à cette annonce en «clonant» les productions de Villemur-sur-Tarn depuis les Etats-Unis pour