Un seul être vous manque, et c’est toute une assemblée générale qui s’en trouve dépeuplée. Daniel Bouton, l’ancien patron de la Société générale, n’était pas présent mardi, lors de la réunion des actionnaires de la banque qui se déroulait à la Défense. Et le climat s’en est ressenti. Peu de sifflets. Son successeur, le nouveau PDG Frédéric Oudéa, qui reçoit des applaudissements à plusieurs reprises. Pour un groupe symbole des excès en matière de rémunération patronale et de pertes dues à des opérations risquées, la démission de son ancien président, il y a trois semaines, a clairement fait retomber la colère des petits porteurs.
Acérées. Pour éviter tout débordement, la Société générale a bien préparé l'AG. Un petit film pour rappeler le bilan de Daniel Bouton (qui a permis à la banque de «traverser plusieurs crises» et a vu le nombre de ses salariés «tripler»), un discours bien rodé du nouveau PDG sur la nouvelle stratégie pour faire face à la «crise la plus sévère depuis la Seconde Guerre mondiale»…
Au bout de deux heures, quand commence la séance des questions-réponses, les actionnaires sont calmes. Premier à prendre la parole, Louis Bulidon, un habitué des AG et des questions acérées lancées à la face des PDG. Mais cette fois, il n'a pas grand-chose à dire. Il parle seulement du ratio de fonds propre. «Vous avez évoqué votre solidité financière, en parlant de 7 % de "core tiers one" [fonds propres au sens strict, ndlr],