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Le gouverneur décoche ses coupes

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Arnold Schwarzenegger. Après avoir laissé filer le déficit budgétaire, le gouverneur de Californie veut maintenant supprimer l’assurance-maladie d’un million d’enfants et rogner sur la protection sociale.
par Laureen Ortiz, LOS ANGELES, de notre correspondante
publié le 29 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 mai 2009 à 6h51)

«Governator», qui connaît à Washington des honneurs tout particuliers, semble avoir mis la Californie au bord du précipice. «On est à cours de cash, donc on vit en piochant dans les fonds spéciaux tel le portefeuille dédié aux catastrophes», explique Hallye Jordan, porte-parole du contrôleur de l'Etat, pourtant le plus riche du pays avec ses multinationales de la high-tech et du divertissement. Les élus ont jusqu'au mois prochain pour éviter la cessation de paiements. «Si on n'a pas trouvé de solution d'ici-là, en juillet, on aura raclé les fonds de tiroirs, on ne pourra plus payer nos factures», dit-elle. Le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, est donc chargé de mettre sur la table une dernière proposition de budget. Mardi, il a dévoilé un plan censé permettre d'économiser 5,5 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) pour combler, en partie, un déficit de 24 milliards à l'horizon du printemps 2010. Un programme impitoyable et défavorable aux plus pauvres : la suppression de l'assurance-maladie pour un million d'enfants modestes, des bourses d'Etat pour les étudiants, des mesures de protection sociale pour 500 000 familles… Cette solution, dont personne ne veut, arrive une semaine après un échec cuisant du gouverneur dans les urnes. Le 19 mai, les Californiens ont dit non, par référendum, à cinq des six mesures qu'il proposait pour éviter le drame. Il s'agissait de faire appel à leur bon cœur : augmenter les taxes, créer un fonds d'urgence qui permettrai