Les ruptures conventionnelles, acceptées par la direction du travail, peuvent aussi sanctionner un conflit où le salarié a été poussé dehors. Témoignages.
Sandrine, 35 ans, ex-responsable des relations médias dans une grande entreprise chimique
«Tout a commencé fin mars, lors de mon entretien annuel d'évaluation. A ma grande surprise, ma responsable m'a reproché, non pas mes résultats, mais mon comportement. J'étais depuis deux ans dans l'entreprise et soudain on stigmatisait mon "savoir-être" vis-à-vis des collègues et des clients. On me dit que j'étais tyrannique et cyclothymique. "Tu as une semaine pour décider ce que tu veux faire", conclut ma chef. J'ai compris qu'elle me poussait dehors, qu'elle préparait le terrain à un éventuel licenciement. Pendant plusieurs jours, j'ai douté. Etait-ce de ma faute ? Etais-je insupportable envers mes collègues ? J'ai ensuite prévenu le délégué du personnel, qui a menacé la direction d'une enquête interne. Ma chef a pris peur. De mon côté, il était devenu impossible de rester dans l'entreprise. La direction m'a alors proposé une rupture conventionnelle, avec un mois de salaire comme indemnité. J'ai refusé, puis nous sommes tombés d'accord sur six mois de salaire. Ce qui n'est pas mal, pour seulement deux ans et demi d'ancienneté. Une fois partie, j'ai eu confirmation par d'autres collègues que ma chef et la DRH cherchaient une faute pour me licencier, et qu'elles avaient commencé à constituer un dossier. La rupture conventionn