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Libération

Avec son Opel, la Russie pavoise

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Le rapprochement entre le fabricant russe Gaz et la filiale de GM a été soutenu par le Kremlin.
publié le 2 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 juin 2009 à 6h51)

«Le gouvernement russe a sa stratégie de développement de l'industrie automobile et cet accord doit s'inscrire dans [cette] stratégie. […] Nous saluons le travail de la Sberbank dans cette opération.» Lors d'une rencontre hier avec le président de la banque russe semi-publique Sberbank, Vladimir Poutine s'est enfin ouvertement félicité de son arrivée en force dans le capital d'Opel. Dès l'annonce samedi - et signe à peine occulté de son patriotisme enorgueilli - le Premier ministre russe s'était rendu à une cérémonie religieuse au volant d'une Volga, véhicule national fleurant bon l'ère soviétique dont le fabricant, Gaz, va être intronisé partenaire industriel d'Opel, adossé au parrain Sberbank.

Pass d'entrée. Gaz s'est dit prêt à fabriquer en série des allemandes dans son usine de Nijni-Novgorod (à 440 km à l'est de Moscou) dans un délai de six à neuf mois. La Russie tient là son pass d'entrée dans le club des constructeurs d'envergure, «à un coût sans précédent», selon les termes de German Gef, président de Sberbank. En échange, Opel détient son pass pour le marché russe, promis à un avenir de numéro 1 à l'échelle européenne - une fois les affres de la crise révolus. Le constructeur pourrait espérer augmenter des parts de marché, pour l'instant limitées à un ridicule 3 %.

En attendant, le pilotage d'Opel sera pour le moins compliqué. Si la direction opérationnelle sera bien assumée par l'équipementier canadien Magna (qui disposera aussi de