C'est un précédent unique dans les annales du capitalisme américain. L'administration Obama a finalement forcé General Motors (GM) à se placer, hier, sous la protection de la loi des faillites. Le plan de restructuration accepté par une majorité de créanciers et les syndicats fait de l'Etat américain l'actionnaire principal du groupe, avec une participation de 60 %. Bien qu'attendue, la décision a secoué le pays, en particulier les Etats du Midwest qui vont essuyer l'essentiel du choc, en termes de pertes d'emplois. Cherchant à contrer les critiques, surtout chez les républicains, qui brocardent GM comme «Government Motors», Barack Obama a présenté le rôle du gouvernement comme celui d'«un actionnaire réticent» qui «n'a pas l'intention de gérer GM». Le groupe «sera géré par un conseil d'administration et une équipe de gestion privée». Les risques pour l'administration sont pourtant énormes.
Pari optimiste. Selon les termes présentés hier, GM sera divisé en deux entités, le nouveau GM qui se concentrera autour des marques Buick, Chevrolet, Cadillac et GMC et l'ancien GM, qui procédera à la liquidation ou la vente de Pontiac, Saturn, Saab et Hummer, qui aurait trouvé preneur. L'administration Obama espère que le redressement judiciaire sera effectué d'ici soixante à quatre-vingt-dix jours, et elle compte pouvoir commencer à retirer ses billes d'ici douze à dix-huit mois. Un pari optimiste de l'avis de nombreux experts, qui estiment qu