«C'est de l'esclavage moderne.» Le maire de Someren a ainsi résumé le sort réservé à cinquante ouvriers agricoles étrangers, dans une ferme de son village, dans la province du Brabant. Ces personnes, parmi lesquelles 38 Roumains et 12 Polonais et Portugais, ont été «libérées» par les services sociaux du joug de leur patronne, le 17 mai, au cours d'un contrôle anti-incendie. La fermière, une femme de 46 ans, avait confisqué leurs passeports à ses employés et leur avait interdit de sortir de son exploitation. Au lieu des 13 euros de l'heure promis pour la cueillette d'asperges, elle ne leur versait que 4 euros de l'heure, avec 50 euros d'avance par semaine. Une paie engloutie par la boutique de la ferme, qui leur vendait les produits de première nécessité au prix fort.
Enfermés. Les récalcitrants étaient frappés et les autres menacés de violences. Les cueilleurs d'asperges devaient dormir à même le sol, dans des bâtiments sales, sans fenêtres et sans issues de secours en cas d'incendie. C'est pour ce motif que les services sociaux sont intervenus, tenant un moyen légal de forcer leur passage sur la propriété. Ils ont trouvé les ouvriers agricoles enfermés dans leur dortoir, tandis que la fermière protestait de son bon droit.
Le sort réservé aux travailleurs de cette ferme était connu dans tout le village, et le maire de Someren a joué un rôle actif dans la descente des services sociaux, après avoir lancé plusieurs avertissements, en vain, à la fermière.