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Libération

Un ubuesque mano à mano judiciaire

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Le différend se règle à coup de plaintes et contre-plaintes entre Paris et Séville.
publié le 3 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 juin 2009 à 6h52)

Au plan pénal, Bolloré mène pour l’instant aux points contre Dupuydauby. Du moins devant la justice occidentale. Sa plainte déposée en Espagne est en phase terminale : poursuivi pour détournement d’actifs, Jacques Dupuydauby est en passe d’être renvoyé en correctionnelle. Vincent Bolloré avait saisi en 2005 le tribunal de Séville, ville où siège son holding Progosa. Sa plainte vise les actifs togolais et gabonais exfiltrés par Dupuydauby au Luxembourg, évaluant son préjudice à 60 millions d’euros.

Aimable. Parallèlement, un contre-feu a été allumé devant la justice française, par une plainte déposée à la même époque par le directeur juridique de Progosa, Gérard Perrier. La plainte du partenaire de Dupuydauby, pour «informations trompeuses susceptible d'influencer le cours de Bourse», vise le portage, via la société Hottinger, non déclaré dans les comptes du groupe Bolloré. Cette contre-plainte a longtemps lanterné dans les couloirs de la justice française. Le parquet de Paris, toujours aimable avec les amis du pouvoir, a bataillé pendant deux ans : informé par le groupe Bolloré que Perrier est un ancien avocat radié du barreau pour fraude fiscale, le procureur s'est opposé à l'ouverture d'une information judiciaire. Dans le même temps, l'AMF (le gendarme de la Bourse), souvent bienveillant avec les ténors du CAC 40, estime que le portage luxembourgeois, non déclaré par Bolloré, serait trop minime pour affecter la sincérité des comptes…

En 2007, la cha