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Interview

Crise: «Faire bouger les taux ne fonctionne plus»

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La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son principal taux directeur à 1%. Comme l'explique Patrick Le Floch, économiste à Sciences-Po Rennes, la marge de manoeuvre de la BCE est limitée.
La BCE a annoncé sans surprise ce jeudi le maintien de son taux directeur à 1%. (Martin Oeser / AFP)
par Recueilli par PIERRE RIGO
publié le 4 juin 2009 à 15h29
(mis à jour le 4 juin 2009 à 15h30)

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ce jeudi son principal taux d'intérêt au niveau historique de 1%, a annoncé un de ses porte-parole. Une décision largement attendue par les marchés et «pleinement» soutenue par la chancelière allemande Angela Merkel.  Patrick Le Floch, économiste à Sciences-Po Rennes, a répondu à Libération.fr

Quelles sont les raisons derrière la décision de la BCE de maintenir le niveau de son taux directeur?

Ce maintien a trois principales explications. La première, et la principale, c'est qu'une baisse n'aurait pas d'effet positif sur la croissance. La seconde, c'est la crainte d'un retour de l'inflation, qu'une baisse de taux pourrait causer. La dernière enfin est liée au fait que l'endettement en Europe n'est pas sensible aux variations de taux. La consommation et l'investissement en seraient inchangées.

Quelles sont les outils qui restent à la BCE pour lutter contre la morosité économique dans la zone euro?

Dans la gestion de la crise économique, la BCE a utilisé au maximum les leviers traditionnels qu'elle possède. Faire bouger les taux ne fonctionne plus. La situation est clairement devenue Keynésienne, c'est-à dire que les politiques budgétaires nationales doivent prendre le relais. La BCE pourrait alors se tourner vers des mesures non conventionnelles, même si le risque d'inflation plane toujours.

Durant la conférence de presse qui a suivi la réunion des gouve