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Libération

En allemand, Big Brother se prononce Deutsche Telekom

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Entreprises. Plusieurs sociétés d’outre-Rhin espionnent salariés et candidats à l’embauche.
publié le 8 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 8 juin 2009 à 6h52)

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aja ne décolère pas. Cette responsable d’une entreprise croate de télécommunications avait été pressentie pour diriger la filiale de Deutsche Telekom en Croatie. Elle a été espionnée jusque dans son lit par la cellule sécurité de l’entreprise en 2004.

Deutsche Telekom, dont le nom est venu s'ajouter à la longue liste de ces entreprises allemandes qui font espionner leurs salariés, risque à son tour un procès. Car plus encore que pour la Deutsche Bahn, la Deutsche Bank ou Lidl, le cas de Deutsche Telekom en Croatie est édifiant. «Maja a la réputation d'être une partenaire sexuelle très expérimentée et inventive», qui «préfère les hommes plus âgés». Elle est «connue dans son entourage comme étant une bête sauvage à l'appétit sexuel hors du commun». Tout cela figure notamment dans le rapport des «enquêteurs» croates au sujet de la responsable. La cellule de sécurité à l'origine de ce rapport n'a pas non plus hésité à espionner la sœur de la candidate. La cellule a été dissoute en 2007. «Il est clair que dans ces pays, on doit savoir à qui on a affaire», se défend, sous couvert d'anonymat, un ancien conseiller du groupe pour les questions de sécurité à l'étranger…

«Médecin». Cas isolé ? Pas du tout. «L'espionnage des candidats à un poste de cadre supérieur par des cabinets de détectives spécialisés est très répandu, estime Peter Wedde, professeur à l'université de Francfort. Pour ce type de postes