Menu
Libération

«Les codes sociaux étaient cassés»

Article réservé aux abonnés
Regard d’adeptes sur la mue des villages.
publié le 11 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 11 juin 2009 à 6h52)

Ils sont des habitués du Club, des GM (gentils membres) qui ont vécu la mutation de l’institution. Entre réalisme et nostalgie, témoignages.

Boris, 43 ans, chef d’entreprise

«J’ai fait 30 à 40 séjours au Club, j’y ai même été conçu, en Camargue, sous les tentes de Trigano, le fondateur. Le Club représente la convivialité et la surprise. Enfant et ado, j’ai passé beaucoup de temps dans les villages de cases, disparus aujourd’hui. Ma mère emmenait des bâches pour boucher les trous en cas de pluie ; le soir, il fallait sa torche électrique et on se retrouvait tous au bloc sanitaire pour se brosser les dents. C’était aussi la pratique du sport à haute dose, et la drague bien sûr. Avec mon cousin, on avait mis au point un code pour ne pas être dérangés lorsque l’on était occupés : on étendait une serviette sur le toit. Cela ne nous a pas empêchés de nous retrouver un soir à quatre dans la case !

«Le Club cassait vraiment les barrières et codes sociaux, tout le monde se tutoyait et un médecin pouvait très bien sympathiser avec un plombier. Cette époque, je la regrette même si je comprends qu’il ait évolué pour des raisons économiques. Malgré mon salaire, j’irai encore volontiers dans un village de cases pour le côté Robinson Crusoé et l’exotisme. Il reste encore des villages de fête comme «Djerba la fidèle» ou Kemer en Tunisie, mais, avec le vieillissement de sa clientèle, cela s’est beaucoup embourgeoisé. La différence avec le Club d’hier est énorme mais je ne suis