Ils sont une quinzaine, venus mercredi à l'appel de Love Money, association œuvrant dans le champ de l'économie solidaire. Il y a là des entrepreneurs retraités, une avocate spécialisée dans la gestion de l'épargne, une jeune femme en master 2 de finances et des particuliers fortunés. Ils viennent chercher des pistes pour investir leur ISF ou celui de leurs proches dans des PME. Leur souci : que ce placement soit «utile». A ne pas confondre tout de même avec «un investissement à fonds perdus». La réunion débute pile à l'heure dans un endroit inattendu : une petite salle de la direction départementale du Travail, rue de la Bourse à Paris.
Voisins. Love Money annonce la couleur : «Utiliser l'argent des riches pour aider à la création d'emplois.» C'est le credo de Jean Salwa, le président, et de son fils Didier. Ancien commis d'agent de change, ex-syndicaliste (CFDT) à la Bourse, Jean est devenu, une fois à la retraite, le plus ardent défenseur de la petite entreprise, selon lui trop souvent condamnée faute de financement. Ainsi est né Love Money. Son ambition : «Aider le million d'entreprises non cotées à trouver des actionnaires.» Love Money reprend en fait le nom et les principes d'une initiative québécoise : inviter les amis, les voisins d'une PME locale à participer à son développement en y plaçant son épargne. «Nous, on dit qu'investir en direct dans une entreprise, pour un particulier, c'est formidable.» D'aill