«Ma ligne d'écoute: 0 800 970…» Non, ce n'est pas le numéro à appeler pour s'inscrire à l'assurance chômage, mais la ligne d'assistance psychologique pour les salariés de Pôle Emploi.
Mal-être, agressivité, violences physiques, stress, relations conflictuelles, autant de situations pour lesquelles les employés au bord de la crise de nerfs peuvent joindre le cabinet privé Psya, mis à disposition par la direction. Un standard qui, comme celui de Pôle Emploi, doit sans doute aujourd'hui exploser. «Depuis le début de l'année, on dénombre de nombreuses agressions, verbales et physiques, et six suicides, dont un sur le lieu de travail», s'insurge Philippe Sabater, du syndicat national unitaire (SNU), affilié à la FSU.
En dépression, Muriel, 33 ans, fait partie des ex-ANPE. En poste dans le nord de Paris, elle gère un portefeuille de 200 demandeurs d'emplois, contre 60 prévus lors de la création du nouvel organisme. «Notre charge de travail a triplé, mais nous n'avons pas plus de temps pour la traiter, se plaint Murielle. On accueille les chômeurs à la chaîne, une demi-heure chacun. Mais comme on doit les recevoir au moins une fois par mois, alors on les regroupe dans des ateliers, qui n'ont plus rien d'individuel.» Du travail «bâclé» qui met tout le monde «mal à l'aise». Les ex-Assédic arrivent, mais «au compte-gouttes», non formés, et avec des rémunérations supérieures, créant ainsi un «drôle de climat»