Jusqu’à présent, la France faisait du microcrédit un peu comme Monsieur Jourdain. Sans s’en rendre compte. Mais cela pourrait changer. Pour la première fois, un état des lieux de cette pratique qu’on associe aux pays en développement a été fait pour la France. C’est l’Observatoire de la microfinance, un organisme dépendant de la Banque de France, qui s’y est collé, en publiant hier son premier rapport.
D'abord un rappel, le microcrédit, c'est quoi ? Réponse de Paul Loridant, secrétaire général de l'Observatoire, en trois points : Premièrement, «C'est une petite somme, de l'ordre de 3 000 euros, qui est prêtée à une personne ou à une petite entreprise, qui doit être remboursée.» Ensuite, «le crédit doit être limité dans le temps et non reconductible : l'objectif c'est que les personnes aidées puissent en sortir.» Et pour finir, «le crédit doit faire l'objet d'un accompagnement par un travailleur social.»
Flou complet. C'est avec ces définitions en poche que l'Observatoire de la microfinance s'est lancé dans son enquête. Pour le microcrédit professionnel, il existe une certaine antériorité, ainsi que des structures adaptées : France active, France initiative ou l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). Mais le nombre de crédits distribués est faible : entre 5 000 et 12 000 chaque année par association. Pour le microcrédit personnel, on nage dans le flou le plus complet. De nombreuses associations en font (Secours c