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Libération
POUR MEMOIRE

«Vous êtes bien au Pôle Emploi, ne quittez pas…»

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publié le 18 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 juin 2009 à 6h51)

Le tout nouveau logo Pôle Emploi a été plaqué sur les murs des anciens locaux. 11 heures : l'agence du quai de la Loire, dans le XIXe à Paris, est… déserte. Un jeune arrive, se poste devant l'antique cabine téléphonique, et se met à parler tout seul, lâchant quelques mots - «inscription», « dossier» -, puis «merde». Il répond à la plate-forme téléphonique automatique de Pôle Emploi, le 39 49, passage premier et obligé pour toute nouvelle inscription. Car sans rendez-vous, plus possible désormais de se renseigner auprès d'un conseiller en agence qui vous dirige prestement vers Internet ou le 39 49. Le «merde» final ? «Je n'ai eu personne, tous les conseillers sont occupés.» Au-dessus de la cabine, un écriteau prévient d'ailleurs que la conversation est automatiquement coupée au bout de six minutes. Plus loin, rue du faubourg Saint-Martin, les vastes locaux de l'Assédic sont quasi vides eux aussi. Plusieurs conseillers rigolent entre eux, et s'y mettent à trois pour recueillir le document qu'une petite mamie leur tend avant de tourner les talons.

Cultures différentes

Locaux déserts mais plate-forme téléphonique saturée ? C’est un des - nombreux - paradoxes que semblent vivre les demandeurs d’emplois dans leur relation avec le tout nouvel organisme né de la fusion entre l’ANPE et les Assédic. Menée au pas de charge, sous la pression d’un président de la République qui a lui-même fixé l’été comme date butoir du dernier guichet unique, le mariage entre les deux in