Voilà une initiative qui va faire grimper la température dans les milieux de la lutte contre le changement climatique. Alors qu'un nouveau rapport issu d'une réunion, début mars, de 2 000 chercheurs de 80 pays à Copenhague s'alarme sur le «risque accru» de changements climatiques «abrupts et irréversibles» et que la réunion de Bonn a une nouvelle fois donné lieu à une partie de poker menteur entre Nord et Sud, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, y est allé hier de son initiative : se doter d'un groupe de conseillers «pour pousser» à un deal «ambitieux» au sommet de Copenhague, en décembre.
«Capitaliste». Et qui figure dans ce groupe ? Des experts, comme José Figueres, l'ex-président du Costa Rica, ou des patrons du business vert, comme le Chinois Zhenrong Shi, de Suntech (panneaux solaires). Mais ce sont surtout les noms du milliardaire mexicain Carlos Slim, qui a notamment fait fortune dans le ciment, et du constructeur automobile indien Ratan Tata qui risquent de faire débat. Pascal Husting, patron de Greenpeace France, n'en revient pas. «Le premier est un capitaliste qui n'a jamais remis en cause les modèles entrepreneuriaux basés sur l'exploitation de la planète, note-t-il. Le second pollue avec ses voitures "les moins chères du monde" et ignore complètement la société civile : nos équipes combattent en ce moment même l'installation d'une usine sur un site très sensible en biodiversité.»