L'économiste américain Edmund Phelps, Prix Nobel 2006, critique dans une interview à paraître dimanche dans le journal allemand Welt am Sonntag le projet de refonte de la régulation financière présenté cette semaine par le président Barack Obama. Pour lui, il est illusoire de vouloir faire contrôler le système bancaire par la Réserve fédérale américaine.
«Il est raisonnable que le gouvernement veuille s'occuper des risques systémiques. Mais même si on ligote les banques dans des camisoles de force, cela n'empêchera pas les marchés de s'envoler jusqu'à des valeurs absurdes», a expliqué le Prix Nobel.
Le plan de Barack Obama, destiné à rendre efficace une structure de régulation qui s'est avérée incapable d'empêcher le système financier américain de frôler l'effondrement à la fin de l'été 2008, prévoit notamment de confier à la banque centrale (Fed) la régulation et la supervision des plus grandes institutions financières du pays.
Fonds d'Etat
Plutôt qu'un tel mécanisme, Phelps propose de s'attaquer au système des bonus versés aux dirigeants du secteur financier. «Le problème n'est pas leur montant. Les bonus doivent être couplés à la performance à long terme (de l'entreprise), et non pas à une augmentation de valeurs à court terme». Il propose également la création d'un fonds d'Etat qui investirait dans les entreprises «jeunes et innovantes»