Le café, dont la faiblesse et l’instabilité des cours menaçaient il y a peu l’existence de 25 millions de petits et moyens producteurs à travers le monde, connaît une hausse régulière de son prix. Entretien avec Néstor Osorio, directeur de l’Organisation internationale du café (OIC).
Pourquoi cette forte hausse des cours du café ?
La production d'arabica en Amérique centrale, et notamment en Colombie, a été affectée par de mauvaises conditions climatiques. A elle seule, la Colombie a perdu près de 25 % de sa récolte. Entre novembre 2009 et janvier 2010, le volume des récoltes devrait s'élever à 9 millions de sacs [60 kilos le sac, ndlr] contre 11 millions l'an dernier. Le Nicaragua est dans une situation semblable. Idem pour le Honduras, le Costa Rica ou le Salvador. Ces pays connaissent donc de fortes tensions pour satisfaire la demande, au moment même où les stocks mondiaux sont à un plus-bas historique. La situation est atypique, car tout cela s'inscrit dans un contexte de hausse des prix des fertilisants, du coût de la main-d'œuvre et d'une contraction des crédits aux producteurs.
Il s’agit donc d’un simple déséquilibre entre offre et demande ?
Pas seulement. Cette année, les 48 pays producteurs de café devraient fournir 125 millions de sacs. Et la demande mondiale s'élève à 130 millions. La différence entre l'offre et la demande n'est pas seulement le résultat d'aléas conjoncturels, telles les mauvaises conditions climatiques. Nous assistons aussi à un véritable changement structurel du marché. Entre 2000 et 2005, nous étions dans une situation de surproduction de café quas