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Libération

Emprunt d’Etat, un goût de déjà-vu

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Pinay, Giscard ou Balladur y ont eu recours.
publié le 23 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 juin 2009 à 6h51)
«Le premier travail du nouveau gouvernement, à l’issue du remaniement programmé pour mercredi, sera de réfléchir à nos priorités nationales et à la mise en place d’un emprunt pour les financer.»

C’est une tradition française. Mais jusqu’ici, ce sont les ministres de l’Economie qui ont aimé à laisser une trace dans l’histoire en associant leur nom à un placement. Après l’emprunt Pinay, l’emprunt Giscard, l’emprunt Balladur, ce ne sera pas l’emprunt Lagarde, mais sans doute l’emprunt Sarko. Réponse fin septembre. D’ici là, place à la discussion sur l’utilité et l’affectation d’un emprunt lancé auprès des Français ou sur les marchés financiers.

C'est au Parlement, aux partenaires sociaux, aux acteurs économiques, de la culture, de la recherche, etc., d'être associés à un débat pour définir les priorités nationales de l'utilisation d'un tel emprunt. «Pendant trois mois, nous en discuterons ensemble […] les décisions ne seront prises qu'au terme de ce débat, a insisté Nicolas Sarkozy. Je prendrai les dispositions nécessaires pour que cet emprunt soit affecté exclusivement à ces priorités stratégiques pour l'avenir.»

Sans plus d’informations, certains économistes se contentaient hier de rappeler les réussites et déboires des précédents emprunts d’Etat. Comme le Balladur, émis en 1993 et remboursé en 1997, qui s’était révélé une bonne affaire pour les souscripteurs, beaucoup moins pour les finances publiques. Car entre-temps, les taux d’intérêt s’étaient envolés et fait grimper le coût du remboursement. Le fameux emprunt Giscard avait été indexé sur l’or, et la rente Pinay, accrochée au Napoléon. Pour l’instant, celui de Sarkozy est accroché… à une myriade