Loin des airs contrits des officiels européens qui s'écharpent en toute tranquillité à la tribune en pleine inauguration, les ouvriers d'Airbus Chine affichent un réel plaisir d'avoir assemblé les pièces de cet A320 digne d'un Lego géant. Peinture, tests et résolution des problèmes, tout a été mené à terme en temps et en heure pour cadrer avec le planning prévu. «Tout se passe bien entre les équipes ici», confirme Michel, ouvrier toulousain en place depuis sept mois à Tianjin. Il l'assure : «L'usine est une réplique miniature de celle d'Hambourg. C'est un peu différent de chez nous, mais le résultat est devant vous. On a tous bien travaillé.» L'installation en Chine ? Sur du velours, à écouter Dominique, français et spécialiste de l'avionique. «On est bien pris en charge puisqu'on a eu un logement tout de suite et les Chinois s'occupent vraiment de nous, souffle-t-il. Je ne me sens pas du tout largué. On communique entre nous en anglais. J'imagine qu'un ouvrier chinois débarquant seul à Toulouse aurait eu beaucoup plus de difficultés.»
Salaire. Question cadence, le rythme s'avère assez différent. L'usine d'Hambourg, certes nettement plus grande, produit 17 avions par mois ; Tianjin en sortira 4. «Ici, il n'y a qu'un seul roulement de 8 h 30 à 17 h 30 alors qu'à Hambourg il y en avait deux», explique Yu Tao, jeune ouvrier chinois tout juste de retour d'une formation de deux ans en Allemagne. Il se dit «content d