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Libération

La justice punit les shampoings Garnier à ne plus voir la vie en blanc

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Discrimination . La Cour de cassation a condamné la filiale de L’Oréal et ses prestataires.
publié le 25 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 juin 2009 à 6h52)

La persévérance a fini par payer. Neuf ans après les faits, SOS Racisme a gagné au pénal devant la Cour de cassation. A l'origine de l'affaire, trois initiales BBR pour bleu-blanc-rouge portées sur un fax pour recruter des animatrices blanches de peau. Districom, la filiale du groupe d'intérim Adecco, cherche des candidates pour faire la promotion de shampoings et autres produits Garnier, filiale de L'Oréal. Sur le fax, outre BBR, il est précisé «18 à 22 ans» et même la taille, «38 à 42».

Absolution. Lors de la première audience, en mai 2006, l'auteur de la mention manuscrite décriée explique qu'il s'agit «d'une initiative personnelle». Que dans son esprit BBR veut dire «parle bien français». Et dédouane Garnier, qui jamais ne lui aurait réclamé des animatrices blanches…

Le Parquet en rajoute dans l'absolution, et demande la relaxe pour Garnier. Et au final, en première instance, SOS Racisme perd sa procédure contre tous les acteurs - Adecco, Garnier et Districom -, pour discrimination raciale à l'embauche, parce que, selon la cour, les poursuites auraient été engagées «à partir de suppositions et d'approximations». Mais un an plus tard, en appel, la justice change de cap. Et condamne les firmes à payer chacune 30 000 euros d'amende pour avoir cherché à sélectionner des candidats sur des critères raciaux ou d'autres formellement interdits comme l'âge ou la morphologie.

Hier, la Cour de cassation a donc confirmé le ju