«Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier […]. Ça ne peut pas durer.» C'est par ces mots que le nouveau Premier ministre François Fillon avait voulu souligner en septembre 2007 la gravité de la situation financière de la France. Une «image» avait-il immédiatement nuancé, non sans ajouter que «si la France était une entreprise, un ménage, elle serait en cessation de paiement». Presque deux ans plus tard et un séisme économique planétaire plus loin, où en sont les comptes de la maison France ? Ce grand emprunt, annoncé hier par Fillon en personne pour 2010, est-il une bouée de sauvetage pour nos finances publiques ? Eléments de réponse en quatre questions.
La France est-elle en faillite?
«Il n'y aura peut-être pas de faillite mais il semble qu'on néglige les conséquences concrètes et inévitables de la dérive des finances publiques sur la vie quotidienne des Français», déclarait la semaine dernière Philippe Séguin lors de la présentation du rapport annuel de la Cour des Comptes sur «la situation et les perspectives des finances publiques». Le premier président y faisait part d'une «accélération de la dégradation» depuis 2007, c'est-à-dire depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy aux affaires, en prenant soin de souligner que cette dégradation n'était imputable que «pour une part seulement à la crise», la moitié. De 2,7 % fin 2007, le déficit public est pas