Longtemps réticents, les Français ont fini par adopter les médicaments génériques. Ces copies des molécules de médicaments de marque autorisées après l'expiration des brevets sont commercialisées à moindre coût avec l'aval des autorités sanitaires qui y voient un moyen de faire baisser les prix. Et donc la facture de la Sécurité sociale qui a pu économiser plus de 905 millions d'euros pour l'année 2008. «En 2008, 82 % des médicaments délivrés en ville étaient des génériques», a relevé la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam).
«Cheap». Le marché des génériques est ainsi passé de 500 millions d'euros en 2002 à 1,8 milliard (remboursés) en 2008 selon la Cnam. Une progression notable mais qui laisse la France loin de certains de ses voisins européens. Sur le marché des médicaments remboursés, le générique ne représente encore qu'un peu moins d'une boîte sur trois vendue en officine : 27,3 % des volumes et 15,2 % en termes de chiffre d'affaires. «Ce marché-là augmente lentement mais sûrement», explique Philippe Lamoureux, le directeur général du Leem, l'association française des entreprises du médicament, qui compte un nombre croissant de «génériqueurs».
Cette nouvelle voie a pourtant eu beaucoup de mal à s'imposer auprès des industriels du secteur. «Bien moins rentable, le générique a longtemps eu une image cheap et négative auprès des "big pharmas", explique Olivier Mariotte, de Nile, un cabinet d'études et de conseil en politique