Quelle est la stratégie macroéconomique du gouvernement face à la crise ? Après le discours du Président à Versailles, il est difficile d'y voir clair. L'annonce d'un «grand emprunt» Sarkozy pour financer de «grandes» dépenses dont on ne sait ni le montant ni l'affectation ne clarifie pas les choses.
A l’automne 2008, la crise a été grossièrement sous-estimée en France. Puis, en décembre, est venu un plan de relance très modeste (environ 1 % du PIB), qui faisait le pari risqué d’une récession courte et de faible ampleur ne nécessitant pas une intervention massive. On voit aujourd’hui (malgré le ralentissement de la hausse du chômage en mai) que ce pari a été perdu. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, le PIB baissera en France en 2009 d’environ 3 %, davantage qu’aux Etats-Unis (- 2,8 %). En 2010, même si les incertitudes sont énormes, les prévisions de l’OCDE tournent autour d’une croissance anémique en France (+ 0,2%), à nouveau inférieure à celle des Etats-Unis (+ 0,9%).
La France n’est pas seule dans ce cas : tous les pays de la zone euro feront moins bien que le pays qui a été à l’origine de la crise. Cela peut paraître injuste mais s’explique aisément. Les Etats-Unis ont réagi rapidement avec un plan de relance budgétaire sans commune mesure avec les plans européens. Le discours de Versailles peut s’interpréter de plusieurs manières sur le plan macroéconomique. Il se peut d’abord qu’il préfigure un second plan de relance de grande ampleur (certains