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Areva : Lauvergeon décarbonisée

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Entreprise. La patronne du leader du nucléaire sauve sa tête au prix de la cession d’une filiale.
publié le 1er juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er juillet 2009 à 6h52)

Qu'on se le dise : Areva ne serait plus le leader mondial du nucléaire, mais le leader-mondial de-l'énergie-décarbonée. Son cœur de métier reste, certes, l'atome ; mais se veut aussi (et de plus en plus) lié aux énergies renouvelables. Anne Lauvergeon, sa patronne, a décidément une belle capacité de résilience. Non seulement elle a réussi à sauver sa tête et à pousser son actionnaire principal, l'Etat, à adopter la stratégie qu'elle préconisait depuis plusieurs années, mais elle trouve le moyen de se présenter, en cette ère d'écologiquement-correct, comme le parangon de la green attitude. A minima, c'est extrêmement drôle.

«People». Mais restons sérieux : elle a donc gagné - du moins pour l'instant - contre Bouygues et Alstom, deux groupes dirigés par des amis de Nicolas Sarkozy (Martin Bouygues et Patrick Kron) qui voulaient mettre la main sur Areva. Hier, le groupe nucléaire - n'en déplaise à la stratégie de communication maison, nous utiliserons encore un moment le mot nucléaire - a, officiellement, annoncé, lors d'un conseil de surveillance très attendu, qu'il ouvrait son capital à des «partenaires stratégiques et industriels, à hauteur de 15 %, essentiellement par augmentation de capital». Des partenaires dont les noms n'ont pas été révélés mais qui pourraient être le japonais Mitsubishi ou les fonds d'investissement du Koweït et d'Abou Dhabi, une région où Areva nourrit de (grandes) ambitions. A la demande de l'Etat, le groupe va aussi