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Décryptage

Taxe carbone: les experts au charbon

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La contribution climat énergie fait l’objet d’une conférence, aujourd’hui et demain, présidée par Michel Rocard.
Manifestation en faveur de l'environnement à Manille en avril 2009. (John Javellana / Reuters)
publié le 2 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 2 juillet 2009 à 6h52)

Enfin dans le vif du sujet. Dix-huit mois après avoir été mise sur la table lors du Grenelle de l’environnement, la contribution climat énergie (CCE) - nom de code de la «taxe carbone» intérieure - fait l’objet d’une première conférence d’experts aujourd’hui et demain à Paris, sous la présidence de Michel Rocard.

Un livre blanc mis à disposition des experts cadre le débat : «Cette contribution aura pour objet d'intégrer les effets des émissions de gaz à effet de serre dans les systèmes de prix par la taxation des consommations d'énergies fossiles.» Avant de rappeler le point-clé : «Elle sera strictement compensée par une baisse des prélèvements obligatoires, de façon à préserver le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises.»

Objectifs de la CCE : intégrer dans les prix le coût de la pollution en carbone, et préparer les usagers à un enchérissement inéluctable des énergies fossiles. La cible, ce sont les «émissions diffuses», celles liées au logement, au transport, aux petites industries, qui ne rentrent pas dans le système déjà existant d’échange de quotas européens (1) et qui représentent les deux tiers des émissions. Mais des questions restent en suspens, dont vont débattre les 350 experts attendus.

Taxer les produits ou les énergies ?

Le plus «séduisant intellectuellement», comme dit un économiste, serait de taxer les produits en fonction de leur «contenu carbone» : on calcule le poids de CO2 nécessaire à la confection d'un yaourt ou d'un ordinateur, e