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Libération

Air France, de crash en crise

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Même fausse, la rumeur de démissions chez les navigants est le symptôme d’un malaise persistant.
publié le 3 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h51)

«Moi, je vole sur la ligne Paris-Rio [celle du crash du vol AF 447, ndlr], alors forcément j’y pense. Chacun gère son stress à sa façon. Moi,c’est en reprenant le travail que j’exorcise tout ça.»

Selon ce steward d'Air France, également représentant CFDT, l'accident de l'Airbus a marqué les esprits. Mais il est formel : «Nous n'avons pas connaissance de démissions.» Et le bruit de 150 stewards et hôtesses d'Air France qui auraient démissionné par peur de remonter à bord, n'est, dit-il, qu'«une rumeur crapoteuse». A la CFDT ou chez SUD-aérien, on n'accorde pas plus de crédit à cette épidémie de démissions. Elle serait même presque injurieuse pour les personnels navigants. Il n'empêche, si cette rumeur est née, c'est qu'il existe un terreau fertile: «Vous le savez très bien qu'il y a un malaise chez Air France !»

«Clause de fatigue». Les malédictions s'accumulent en effet depuis quelques mois dans un ciel qui avait souri à la compagnie nationale plus longtemps qu'à ses consœurs. Crise tout court d'abord, avec l'allégement des programmes de vol et celui des effectifs face à la désaffection de la clientèle (-8,1 % en mai). Crise de confiance ensuite, après le crash du Rio-Paris. Et stewards et hôtesses sont en première ligne. «Nous ne raisonnons pas comme les pilotes, des techniciens confiants dans leur machine et dans leur formation. Nous, nous sommes recrutés sur le relationnel, la proximité avec le client», confie Cy