Une heure quinze d’audience qui débouche sur trois mois de médiation civile. La justice n’a pas tranché, vendredi à Saverne (Bas-Rhin), le conflit opposant FO et le comité d’entreprise du fabricant d’ampoules Osram à la direction qui voulait baisser les salaires ou licencier sur le site de Molsheim.
Le président de l'audience des référés, Henri Ontabilla, interpelle Osram sur la «responsabilité sociale» de sa maison mère, Siemens : «400 milliards d'euros de chiffre d'affaires, c'est quasi le budget d'un petit Etat.» Puis il questionne l'avocat du CE, Ralph Blindauer : «Il y a des situations où le droit peut apporter de mauvaises solutions. Que ferez-vous si le site est fermé ?» La proposition de médiation suit, les deux parties acquiescent. Pendant trois mois, la situation sera gelée : ni baisses de salaires ni licenciements.
Le site produit des ampoules à incandescence peu à peu interdites par une directive européenne. Pour le pérenniser, la direction mise sur la fabrication d’ampoules halogènes basse consommation. A la condition que les coûts baissent. D’où un avenant au contrat de travail proposé à 600 ouvriers : - 12,5 % sur la fiche de paie pendant trois ans, avec promesse d’heures sup pour compenser. 108 ont refusé. Pour eux, licenciement et proposition de reclassement au tarif bas.
«La plupart des concurrents d'Osram sont déjà dans les pays de l'Est où ils bénéficient de coûts inférieurs», note l'avocat de l'entreprise, Gilles Bélier.