Les écologistes crient au scandale. Le président brésilien Lula a promulgué, le 25 juin, une loi controversée proposée par son gouvernement et qui prévoit la distribution de titres de propriété aux occupants de 674000 km2 (l'équivalent de l'Allemagne et de l'Italie réunies) de terres publiques dans la forêt amazonienne. Les terres à titulariser sont en majorité petites mais peuvent atteindre jusqu'à 15 km2 chacune.
Les bénéficiaires de la loi ne devront pas être arrivés en Amazonie après 2004. Les premiers colons s’y sont installés au tournant des années 70, encouragés par l’Etat, qui voulait alors peupler la forêt pour la soustraire à une prétendue convoitise internationale. Les conflits autour de la propriété de la terre se sont multipliés, se soldant souvent par des morts. Une régularisation était donc nécessaire, dit le gouvernement, notamment pour identifier et punir les auteurs du défrichement illégal (provoqué par l’élevage et la coupe de bois).
Les ONG l'admettent mais affirment que la loi présente des failles de nature à récompenser le banditisme et la violence. «A l'origine, l'idée était de garantir le droit légitime des petits agriculteurs à la terre mais ce droit a été étendu sans distinction ni contrôle, s'étrangle Marcio Astrini, de Greenpeace. Ceux qui ne produisent rien ou qui ont usurpé les terres en chassant leurs occupants vont pouvoir en bénéficier aussi.» Pour Paulo Barreto, de l'ONG Imazon, c'est le lobby «ruralista