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La crise, ce pousse au crime

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Deux universitaires anglais ont étudié - et démontré - en quoi les changements économiques ont eu un impact sur le nombre de suicides et meurtres entre 1970 et 2007.
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publié le 8 juillet 2009 à 12h20
(mis à jour le 8 juillet 2009 à 12h21)

Leur article est paru dans la revue britannique The Lancet. Les auteurs de l'étude, conduite par David Stuckler, de l'université d'Oxford, et Martin McKee, de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres, ont cherché en quoi les changements économiques ont affecté les taux de mortalité par suicide ou meurtre dans 26 pays de l'Union européenne entre 1970 et 2007.

La montée rapide du chômage, qui va de pair avec une crise économique, augmente à court terme les taux de suicides et de meurtres, surtout quand les programmes sociaux d'aide à la reprise du travail sont limités.

Les chercheurs ont constaté que pour 1% de hausse du chômage, il y a 0,8% d'augmentation des taux de suicides pour les moins de 65 ans, soit entre 60 et 550 suicides de plus par an. Les taux de meurtres augmentent aussi de 0,8%.

A l'inverse, les gens marchant davantage et conduisant moins, les accidents de la route baissent de 1,4%.

Si la hausse du taux de chômage dépasse 3%, les taux de suicides pour les moins de 65 ans augmentent de 4,5%, et les décès consécutifs à l'abus d'alcool de 28%.

L'impact de la crise économique sur les taux de suicides est atténué par un renforcement des services sociaux visant à aider à garder son travail ou le retrouver, selon les auteurs de l'étude.

Mieux encore: deux pays d'Europe où les programmes d'aide sont importants ont connu en temps de crise un lien inverse entre chômage et suicides. En Finlande, entre 1990 et 1993, le taux de chômage a grimpé de 3,2 à 16,6%