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Libération

EDF veut un tarif en hausse, le gouvernement se gausse

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Energie. Endetté, l’électricien réclame une augmentation de 20 %.
publié le 10 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 10 juillet 2009 à 6h52)

La grenade dégoupillée par Pierre Gadonneix, le patron d'EDF, qui réclame une hausse de 20 % sur trois ans de ses tarifs, a entraîné une série de petites déflagrations au sein du gouvernement. Revenant à la charge, hier, Gadonneix a plaidé une nouvelle fois pour ses 20 %, en minimisant cette fois la facture : «Pas plus de deux à trois euros par mois». Ce n'est pas que l'électricité soit vendue à perte. Non, c'est pour financer ses investissements, a tenté de justifier Gardonneix. Faisant valoir que l'électricité est «30 à 40 % moins chère que dans les autres pays européens» et que la compagnie a besoin de ce rattrapage pour alléger sa dette. Après l'avoir gonflée de 3,2 milliards, c'est-à-dire l'équivalent de son emprunt auprès du public.

Un procédé plutôt mal vécu par les plus hauts représentants de l'Etat, lequel détient la majorité du capital de l'entreprise. «Quand on veut des étoiles, on demande la lune», a raillé Christine Lagarde, ministre de l'Economie, devant le Sénat, ajoutant qu'elle ne se sentait «absolument pas liée par les appréciations d'EDF». Le tout en faisant mine de découvrir l'annonce, sans convaincre tous les sénateurs. Même son de cloche chez Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP : «C'est peut-être EDF qui demande, mais c'est pas EDF qui décide !» A gauche, l'annonce a ouvert un boulevard : «Une véritable provocation en période de crise», selon le PS. Et les associations de consommateurs enrage