L'autocontrôle pour les patrons en matière de rémunération, cela donne quoi? C'est «mitigé», selon l'aveu même de Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), pourtant loin d'être un bouffeur de PDG. Jouyet résumait ainsi hier le rapport de l'autorité de régulation des marchés, chargée de vérifier la manière dont les entreprises cotées respectent le code de bonne conduite édicté par le Medef et l'Association française des entreprises privées (Afep). «Si le bilan quantitatif est bon, le bilan qualitatif est plus mitigé», a-t-il déclaré au Monde. Ajoutant : «Certaines entreprises ne respectant pas certaines dispositions du code n'expliquent pas pourquoi.»
«Effort». Ce rapport de l'AMF est la suite d'un long feuilleton de dupes sur les rémunérations patronales. Ou comment le gouvernement fait tout pour ne pas voter une loi tout en faisant mine d'être menaçant. En septembre 2008, en pleine bourrasque financière, Sarkozy avait demandé au Medef de limiter les abus en matière de golden parachute, sous peine de légiférer. Justement, le Medef mettait alors la dernière main à son code de bonne conduite, rendu public quelques jours plus tard. Dans ce dernier, il était préconisé de limiter à deux ans de salaire les indemnités de départ, et d'imposer un non-cumul des contrats de travail et du mandat de dirigeant. Ce à quoi la plupart des entreprises s'étaient engagées. En janvier, Sarkozy avait d