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Des indemnités à défaut de boulot

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Résignés, les salariés privilégient la négociation sur la prime de licenciement.
publié le 14 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 juillet 2009 à 6h51)

Que sont devenues les banderoles «Notre usine ne doit pas fermer. Sauvons nos emplois» ? Il n'y a pas si longtemps, quand une entreprise annonçait des licenciements, le premier réflexe de ses salariés était de dire non. Ils défendaient leurs emplois, leur entreprise.

Garanties. Si c'était impossible, les représentants syndicaux s'efforçaient alors d'obtenir des garanties de reclassement dans le groupe ou dans d'autres entreprises du bassin d'emploi. En dernier ressort, on essayait d'obtenir une indemnité de licenciement aussi élevée que possible.

Depuis quelques mois, la seule question qui semble compter c’est : combien ? Le mètre étalon du licenciement est le «Continental», qui vaut 50 000 euros. L’«Amora» est un peu moins cher, à 45 000 euros. A 30 000 euros, les 366 salariés de New Fabris n’ont pas fait de surenchère. Ils menacent juste de faire sauter l’usine. Le message est cohérent. Puisqu’on les considère comme un «coût salarial», c’est donnant-donnant.

Les dirigeants syndicaux ont été les premiers à s'inquiéter de cette dérive et à alerter patrons et pouvoirs publics. Le 9 février, dans une interview à Libération, François Chérèque disait s'attendre à des «explosions de désespoir» si on laissait les salariés à l'abandon.

Dérive. Le patronat, pour n'avoir pas su s'autodiscipliner en matière de rémunération et de parachutes dorés, a une lourde responsabilité dans cette dérive. Philippe Morin, ex-PDG d'un autre éq